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namibie (*)


Située entre l'Angola et la République Sud-Africaine, la Namibie (connue dans la terminologie coloniale sous le nom de Sud-Ouest Africain) a une superficie de 824.292 km2 et une population de 1 million d'habitants environ. Sa capitale est Windhœk.

     La Namibie tire son nom du désert de Namib, véritable bouclier naturel le long de presque toute la côte atlantique et qui a longtemps soustrait le pays aux convoitises étrangères.

     La Namibie fut en effet, un des derniers pays africains à être colonisé.

     C'est au cours de la décennie de 1870 que les allemands et les portugais entreprirent l'occupation du pays. A la Conférence de Berlin (1884-85) au cours de laquelle les puissances impérialistes se partagèrent l'Afrique, la Namibie échut à l'Allemagne qui livra une véritable guerre d'extermination aux populations autochtones. Mais la résistance populaire ne cessa momentanément qu'en 1907.

     Au cours de la première guerre mondiale, les troupes de l'Afrique du Sud conquirent la Namibie, après avoir brisé un deuxième soulèvement populaire armé. La Société des Nations confia alors à la République Sud-Africaine le mandat d'administrer provisoirement le territoire.

     Depuis la seconde guerre mondiale, l'Afrique du Sud a refusé de placer le pays sous la tutelle de l'O.N.U.

     L'assemblée générale de l'O.N.U. a déclaré l'Afrique du Sud déchue de son mandat et a nommé en 1967 un comité chargé d'administrer le territoire. Le gouvernement sud-africain a refusé de se soumettre à cette décision.

     La Namibie est totalement intégrée économiquement parlant, à l'Afrique du Sud.

     L'épine dorsale de l'économie namibienne est constituée par ses ressources minérales, en particulier par la production des diamants. Mais on trouve dans le pays d'autres minerais comme le cuivre, le plomb, le zinc, le manganèse, etc... La Namibie est à ce titre la plus grande source de métaux de base du monde.

     Toutes les industries minières comme le reste des industries (pêche, élevage de moutons caraculs) sont dominées par les monopoles étrangers, notamment américains (Consolidated Diamond Mines, American Climax), mais aussi anglais, belges, allemands, japonais, etc...

     Le pillage de ces ressources minières se fait à un tel rythme que, d'après les estimations de l'O.N.U., la Namibie se verra dépourvue de cuivre et de diamants dans les 20 années à venir.

     Pendant ce temps, les africains n'ont pas la moindre partici-pation aux vastes ressources de leur pays. Ils sont recrutés pour travailler dans les mines sur la base d'un contrat de travail, véri-table système de travail forcé esclavagiste. Partis politiques et syndicats sont d'ailleurs interdits.

     Par ailleurs, 48 % des terres appartiennent à des fermiers européens.

LA LUTTE DE LIBERATION NATIONALE

     Le mouvement national se structure depuis1957 pour aboutir, en 1960, à la formation de l'Organisation du peuple du Sud-Ouest Africain (SWAPO).

     En 1962. commence, sous la direction du Parti, la préparation militaire du peuple en même temps que son instruction politique.

     Le 26 août 1966. la lutte armée éclate, entraînant, comme partout ailleurs, une sauvage répression.

     L'armée de libération de Namibie (bras armé de la SWAPO) a amplifié de façon ininterrompue les zones d'opération qui couvrent aujourd'hui quatre régions du pays.

     Cette lutte se fait de plus en plus en corrélation avec celle des autres peuples de Zimbabwe, d'Azanie et des colonies portugaises contre le même ennemi colonialiste et impérialiste.
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* Les éléments de cette fiche ont été tirés d'un travail présenté par la délégation du SWAPO à la Conférence internationale de soutien aux peuples des colonies          portugaises et du Sud de l'Afrique.
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