pp. 32-34
Né à Fès en 1937
Etudes secondaires et supérieures de Théologie à l'Université Qaraouine.
1958 Exposition avec Karim Bennani et Wolf Lechner à Fès
1959-63 Animateur d'atelier de peinture pour enfants et adultes
1958 Participe à l'exposition des peintres marocains à la
Mamounia, Rabat
1959 Participe à la Biennale des peintres du Bassin Méditerranéen,
Alexandrie
1959-65 Participe à la 1re, 2me, 3me et 4me biennales de Paris
1961-62 Participe à l'exposition de Washington
Rencontre internationale des peintres à Rabat
Galerie Charpentier : exposition « 2 000 ans d'art au Maroc »
1961 Première exposition personnelle à Bab Rouah, Rabat
1963 Seconde exposition personnelle, Rabat
1964 Exposition en Allemagne sous l'égide de l'Association Allemande pour l'Afrique, Bonn
1967 Participe à l'Exposition internationale des jeunes peintres
étrangers à Orly
Participe à une exposition à l'Intercultural European Center,
Londres
Centre Linguistici di vacanza, Florence
Figure dans des galeries en Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne et
France. A traduit en arabe des œuvres littéraires et des essais sur l'Art.
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Mes préoccupations ont toujours eu pour objet une recherche de formes qui ne vise que leur propre plasticité. J'ai d'abord donné la priorité plutôt à la couleur-forme, qu'aux sujets ou aux thèmes.
COULEUR-FORME. — Deux choses qui se déterminent réciproquement sans le secours d'un dessin conçu à priori ou d'un quelconque support anecdotique.
Ce n'est que bien après que mon expérience plastique s'est approfondie et que ma vision des rapports internes qui régissent les choses entre elles dans leur mouvement s'est éclaircie.
Mes peintures de cette période durant les années 58-62, ne renvoyaient pas à une réalité extérieure, même quand cette réalité était à la base de l'idée de départ.
Un exemple : L'incendie de la Kissaria — peinture en quatre volets, n'était pas seulement une réalité matérielle déterminée historiquement, mais bien plus que cela, le feu était retrouvé ici, en tant qu'élément premier : il est symbole. Parti d'une gestation spontanée et directe, en passant par une organisation méthodique, j'ai abouti à une structuration graphique.
Le graphisme qui est apparu sur l'espace coloré et élaboré d'avance, ne faisait pas corps jusque là avec le support couleur-fond, mais conservait sa singularité en tant qu'élément surajouté.
Il a fallu aller plus loin et trouver une issue devant cette ambiguïté causée par le désir d'intégrer l'élément graphique et le refus de cet espace élaboré à priori qui ne tolérait pas l'élément graphique surajouté.
Le graphisme qui n'était qu'un ensemble de lignes articulées d'une façon gestuelle sous forme d'une écriture automatique et narrative, a rencontré par un mouvement ordinateur ses sources d'alimentation dans la tradition de la calligraphie arabe.
Les caractères de l'écriture arabe sont utilisés ici non en tant qu'éléments décoratifs ou anecdotiques, mais plutôt en tant que signes graphiques. Tous les caractères ne toléraient pas la transposition. Il a fallu donc aller au-delà de la forme stéréotypée et conventionnelle du caractère de l'écriture en tant que tel pour rejoindre, par un mouvement négateur et dynamique qui l'a dénudé de tout support littéraire ou anecdotique, son expression en tant que signe-symbole.2
Il ne m'est pas permis d'appeler tradition plastique les tentatives, d'un art qui se cherche et qui s'élabore au jour le jour.
On fait de la peinture au Maroc depuis une quinzaine d'années, mais peut-on pour cela parler déjà d'une peinture marocaine ou d'une tradition plastique marocaine ?
Quant à l'héritage artistique du passé, l'architecture qui se présente à nous sous forme d'un art total englobant les autres aspects de l'expression, comme la mosaïque, la fresque murale, la sculpture sur bois, le martellement du cuivre, la peinture sur bois (plafonds) et les vitraux, il ne s'agit pas là d'une tradition plastique proprement dite. C'est un art total et distinct.
Ce que j'ai avancé dans la réponse à la première question montre déjà combien je me suis attaché au patrimoine artistique marocain et les perspectives, comme l'orientation de mes recherches, s'inscrivent dans la ligne de la tradition calligraphique et sémantique qui est l'indice de notre civilisation.
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En tant qu'aspect de cette culture même, il revient à la peinture la part la plus délicate, car elle contribue à une remise en question des valeurs du passé en les visualisant d'une façon active. Il lui revient aussi de mettre en valeur le degré de notre réalité intérieure, donc une participation active, dynamique et vivante.
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Pour ne pas être long, je dirai tout de suite que ce qui est nécessaire c'est d'abord un enseignement sûr, la multiplication des galeries et des salles d'exposition, l'octroi de bourses d'étude, des manifestations et confrontations qui nous permettraient de situer notre action à l'intérieur et par rapport aux mouvements artistiques à l'étranger.
En un mot, je dirais qu'il suffit de travailler dans le silence.