souffles
artsp. 46
Dans cette rubrique, le lecteur trouvera des écrits-études, analyses, témoignages, compte-rendus portant sur l'art dans ses différentes manifestations, plastiques et visuelles.
Mais quel art ?
Disons-le tout de suite : art de combat.
Il est évident qu'une autre forme d'art (qui n'est peut-être pas de l'art) se trouve exclue : l'art de salon et de mystification, art aliénant.
L'art de combat devient pour nous une urgence. Depuis qu'on fait de l'art-guerrilla (cinéma-guerrilla ; théâtre-guerrilla) dans certains pays qui lutte pour leur libération, bien des préjugés de classe qui régnaient sur la communication artistique ont sauté.
Fini le mythe de l'artiste, homme incompris, exilé, isolé et porteur de vérités.
Fini le mythe de l'artiste-héros qui ne sait où manifester ses prouesses car étranger aux aspirations des masses.
Fini le mythe de l'art destiné aux intellelectuels initiés.
Finis le mépris de la culture populaire et le tapage du folklore donné et consommé en marchandise.
Assez. Le peuple n'a pas besoin de l'artiste. C'est l'artiste qui a besoin de lui ; il a besoin d'apprendre le langage des masses.
Que les peintres sortent des salons et des musées, (si le peuple ne va pas les voir dans le hall des grands hôtels, c'est parce qu'il sait que cette peinture ne le concerne pas).
Que le théâtre soit pour tous, en s'armant d'une véritable idéologie de combat; et que les cinéastes brisent les structures de production et de distribution capitalistes.
Seul un art de combat peut mettre fin à l'entreprise de déculturation, d'intoxication et d'aliénation.
t. b.